Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé les grandes orientations du budget 2026 en écartant un retour de l’ISF et la taxe Zucman, déclenchant une riposte immédiate de la gauche qui brandit la menace d’une censure dès l’ouverture de la session parlementaire. Après des semaines de consultations, l’exécutif promet un budget « robuste » qui mise sur des économies dans le train de vie de l’État et une lutte renforcée contre les fraudes, tout en refusant les hausses ciblant les hauts patrimoines réclamées par l’opposition. La bataille se joue désormais sur l’acceptabilité sociale des mesures et sur la capacité du gouvernement à bâtir une majorité de circonstance pour faire adopter son texte.
Ce que propose l’exécutif
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Pas de rétablissement de l’ISF ni de taxe Zucman sur les hauts patrimoines, au nom de la compétitivité et du besoin de capitaux nationaux.
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Une trajectoire de déficit ciblée autour de 4,7% en 2026, compatible avec l’objectif de 3% en 2029 selon Matignon, via des coupes dans le train de vie de l’État et une meilleure maîtrise des dépenses.
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Un projet de loi musclé contre les fraudes sociales et fiscales présenté en parallèle du budget, censé améliorer le rendement sans taxer davantage les ménages.
La riposte de l’opposition
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Olivier Faure (PS) juge qu’« aucun effort » n’est demandé aux plus aisés et annonce que son parti est prêt à censurer si la ligne ne bouge pas.
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Jean-Luc Mélenchon (LFI) appelle les autres groupes de gauche à rallier une motion de censure, estimant que Lecornu « fait du Macron », sans inflexion sur les retraites ni la fiscalité du capital.
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Les écologistes, par la voix de Marine Tondelier, critiquent la stratégie budgétaire, soulignant l’absence de signal fort sur la justice fiscale et la transition.
Enjeu social et climat politique
Le gouvernement parie qu’économies ciblées, lutte contre la fraude et stabilité fiscale peuvent préserver le pouvoir d’achat tout en rassurant les investisseurs, mais la fenêtre politique est étroite au vu des rapports de force à l’Assemblée. À quelques jours de la reprise des débats, le bras de fer se durcit, et une censure mettrait en péril la feuille de route budgétaire, avec un risque de blocage institutionnel et d’instabilité des marchés.
Vox pop & perception publique
L’opinion sera sensible à deux questions clés: l’équité perçue du partage de l’effort et la crédibilité de la lutte contre la fraude pour éviter de nouvelles taxes, dans un contexte où l’inflation s’estompe mais où les ménages restent vigilants sur les dépenses contraintes. La communication gouvernementale insiste sur la protection des classes moyennes sans casser la dynamique d’investissement, tandis que la gauche veut incarner le camp de la redistribution et de la réversibilité des réformes contestées.