jeudi, octobre 2, 2025
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Jean Castex pressenti pour diriger la SNCF : une nomination qui divise

L’ex-Premier ministre pourrait succéder à Jean-Pierre Farandou à la direction de la SNCF, un choix qui suscite autant d’espoirs que de critiques.

Jean Castex de retour sur le devant de la scène

Après plusieurs mois passés à la tête de la RATP, Jean Castex, ancien Premier ministre, pourrait devenir le prochain PDG de la SNCF. Selon plusieurs sources proches de l’Élysée, Emmanuel Macron aurait proposé son nom pour succéder à Jean-Pierre Farandou dont le mandat touche à sa fin.

Cette décision n’est pas encore actée, mais elle fait déjà couler beaucoup d’encre. Pour certains, Castex est l’homme de la situation : technicien du service public, fin négociateur, habitué des dossiers complexes. Pour d’autres, il incarne un retour en force de la politique dans une entreprise publique qui devrait rester indépendante.


Pourquoi Castex à la SNCF ?

Jean Castex connaît bien les rouages de l’État et les mécanismes administratifs. À Matignon, il avait dû gérer la crise sanitaire et prendre des décisions lourdes. À la RATP, il a montré sa capacité à maintenir un dialogue social dans un climat tendu, notamment face aux grèves.

Pour l’Élysée, son profil rassure : il a l’expérience des grands réseaux, une vision de long terme et une proximité avec le président qui garantit une continuité stratégique. Dans un contexte où la SNCF est en pleine transformation, la nomination d’un ancien Premier ministre permet d’afficher une volonté de stabilité.


Les défis colossaux qui l’attendent

1. Modernisation du réseau
La SNCF souffre d’infrastructures vieillissantes. Les retards à répétition, les problèmes techniques et la saturation de certaines lignes régionales entament la confiance des usagers. L’enjeu est de rénover et moderniser un réseau dont une grande partie date du XIXᵉ siècle.

2. Concurrence européenne
Avec l’ouverture à la concurrence des lignes régionales prévue d’ici 2033, l’opérateur historique devra se réinventer. La SNCF devra prouver sa compétitivité face à des géants comme Trenitalia ou Renfe, qui s’installent déjà sur le marché français.

3. Dialogue social
Le climat social interne reste tendu. Les syndicats craignent de nouvelles réformes qui réduiraient les effectifs ou modifieraient les statuts. Chaque annonce de transformation génère des tensions, et un ex-Premier ministre pourrait être perçu comme trop politique pour apaiser les craintes.

4. Défi écologique et innovation
La transition énergétique s’impose. Les attentes autour d’un ferroviaire plus durable, moins polluant et mieux intégré dans les mobilités du futur sont énormes. Le prochain PDG devra aussi investir dans la digitalisation, l’automatisation et la modernisation des gares.


Une nomination qui fait débat

Du côté des syndicats, la méfiance domine. Certains estiment que Castex n’a pas les compétences techniques nécessaires au ferroviaire. D’autres pointent du doigt un mélange des genres entre politique et gestion d’entreprise publique.

Dans la classe politique, les réactions divergent. Les partisans du président saluent un choix “expérimenté et sûr”. Les opposants dénoncent un “pantouflage politique” qui empêcherait toute indépendance de la SNCF vis-à-vis du gouvernement.


Impact pour les usagers et les régions

Pour les voyageurs, la question principale reste la qualité du service : ponctualité, prix des billets, état des trains. Si la nomination de Castex devait permettre d’accélérer les investissements et de mieux négocier avec l’État, les usagers pourraient y gagner.

Mais si cette arrivée accentue les tensions sociales internes, cela pourrait au contraire générer de nouvelles grèves et retarder les chantiers de modernisation.

Les régions, qui financent une grande partie des TER, attendent aussi des garanties : elles veulent être davantage associées aux décisions et éviter que la SNCF privilégie uniquement les grandes lignes nationales.


Une décision hautement symbolique

La SNCF est plus qu’une entreprise : c’est un symbole français. Y placer un ancien Premier ministre envoie un message fort. Reste à savoir si ce symbole sera perçu comme un atout ou comme un fardeau.

La nomination officielle pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Elle marquerait un retour en pleine lumière pour Jean Castex, dont le profil continue de diviser.

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